Déclaration de la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, sur la situation dans la bande de Gaza.
« Chaque semaine qui passe, les familles sont confrontées à de nouvelles horreurs dans la bande de Gaza. Les attaques dévastatrices sur les écoles et les sites de déplacés se poursuivent, tuant encore des centaines de Palestiniens, dont beaucoup de femmes et d’enfants, et laissant des hôpitaux déjà débordés, crouler sous la pression.
Nous voyons des enfants qui ont résisté à des blessures antérieures seulement pour être à nouveau blessés. Des médecins et des infirmières sans ressources qui se démènent pour sauver des vies. Des milliers de jeunes filles et de jeunes garçons malades, affamés, blessés et séparés de leur famille. La violence et les privations laissent des cicatrices permanentes sur leurs corps et leurs esprits vulnérables. Désormais, du fait de la détérioration de l’assainissement et du traitement des eaux usées, le virus de la polio s’ajoute à la liste des menaces, en particulier pour les milliers d’enfants non vaccinés.
Les familles étant sans cesse contraintes de se déplacer pour échapper à la violence quotidienne, la situation humanitaire est plus que catastrophique.
L’aide humanitaire continue d’être entravée
Les agences humanitaires, dont l’UNICEF, font tout ce qui est en leur pouvoir pour réagir, mais la situation catastrophique et les attaques contre le personnel humanitaire continuent d’entraver nos efforts. Hier encore, un véhicule de l’UNICEF clairement identifié a été touché par des balles alors qu’il patientait à un point d’arrêt désigné près du poste de contrôle de Wadi Gaza. Il s’agissait de l’un des deux véhicules qui se préparaient à récupérer cinq jeunes enfants afin de les réunir avec leur père après que leur mère a été tuée. Heureusement, personne n’a été blessé et l’équipe a réussi à réunir la famille. Cependant, cet incident, comme d’autres avant lui, aurait pu entraîner des conséquences humanitaires terribles pour les enfants que nous aidons et pour nos équipes.
En clair, les conditions ne sont pas réunies dans la bande de Gaza pour une réponse humanitaire solide. L’aide ne devrait pas être entravée et l’accès à la bande de Gaza devrait être régulier et sûr.
Depuis près de neuf mois, l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes à Gaza. Les civils sont privés d’approvisionnement. Le commerce a été décimé. Cela a engendré une intensification de la concurrence pour le peu disponible, une contrebande de marchandises dans la bande de Gaza et, à présent, un pillage de plus en plus organisé des fournitures humanitaires. Non seulement cela entrave nos efforts pour atteindre les familles vulnérables, mais cela met également en danger nos équipes et les populations civiles que nous aidons.
Un cessez-le-feu doit être immédiat
Ces difficultés sont exacerbées par les conditions de travail sur le terrain. Au moins 278 travailleurs humanitaires ont déjà été tués dans la bande de Gaza – un nombre sans précédent – tandis que d’autres sont exposés à de graves dangers ou sont entravés dans l’accomplissement de leur mission.
Nous avons besoin d’une amélioration immédiate de la sécurité, y compris la protection des camions de livraison de l’aide, pour permettre aux travailleurs humanitaires d’atteindre en toute sécurité les communautés qu’ils ont pour objectif de secourir.
Plus important encore, nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat et durable. Nous appelons toutes les parties à ce conflit à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire. Elles doivent protéger les populations civiles et les infrastructures dont elles dépendent. Elles doivent notamment veiller à ce que les populations civiles bénéficient des ressources essentielles à leur survie – nourriture, eau, traitement nutritionnel, abris et soins de santé – par le biais d’opérations humanitaires sécurisées et sans entraves.
Il est grand temps que cette crise prenne fin, que les otages soient libérés et que les enfants de Gaza connaissent un avenir sain et sans danger. »