Déclaration de la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, sur la situation des enfants au Soudan.
«Cinq jours d’hostilités intenses au Soudan, et quatre cessez-le-feu manqués, ont déjà eu un effet dévastateur sur les enfants du pays. Si la violence ne cesse pas, ce bilan ne fera que s’alourdir.
Au moins neuf enfants auraient été tués dans les combats et plus de cinquante auraient été blessés alors que les hostilités se poursuivent à Khartoum, au Darfour et dans le Nord-Kordofan. La situation sécuritaire précaire dans tout le pays rend très difficile la collecte et la vérification des informations, mais nous savons que tant que les combats se poursuivront, les enfants continueront à en payer le prix.
De nombreuses familles sont prises au piège des tirs croisés, avec peu ou pas d’accès à l’électricité, terrifiées par les combats et la possibilité de manquer de nourriture, d’eau et de médicaments. Des milliers de familles ont été contraintes de quitter leur domicile pour se mettre à l’abri.
Nous avons reçu des rapports faisant état d’enfants réfugiés dans des écoles et des centres de soins alors que les combats font rage autour d’eux, d’hôpitaux pour enfants contraints d’être évacués alors que les bombardements se rapprochent, et d’hôpitaux, de centres de santé et d’autres infrastructures essentielles endommagés ou détruits, ce qui limite l’accès aux soins et aux médicaments essentiels et vitaux.
Les combats ont interrompu les soins essentiels et vitaux pour environ 50 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Ces enfants vulnérables ont besoin de soins continus, 24 heures sur 24, qui sont mis en péril par l’escalade de la violence.
Les combats mettent également en péril la chaîne du froid au Soudan, y compris plus de 40 millions de dollars de vaccins et d’insuline, en raison des coupures d’électricité et de l’impossibilité de réapprovisionner les générateurs en carburant.
Même avant l’escalade de la violence, les besoins humanitaires au Soudan étaient plus élevés que jamais. L’aide humanitaire est essentielle, mais l’UNICEF et ses partenaires ne peuvent pas apporter ce soutien si la sécurité de leur personnel n’est pas garantie. Nos cœurs et nos pensées vont aux proches des collègues du PAM qui ont perdu la vie ou ont été blessés. L’UNICEF et d’autres agences humanitaires ont été pillés par des individus armés. Ces attaques contre les travailleurs et les organisations humanitaires sont des attaques contre les enfants et les familles que nous servons.
L’UNICEF se fait l’écho de l’appel lancé par le Secrétaire général aux forces armées pour qu’elles cessent immédiatement les hostilités et demande à toutes les parties de respecter leurs obligations internationales en matière de protection des enfants et de veiller à ce que les acteurs humanitaires puissent atteindre rapidement et en toute sécurité les enfants dans le besoin. L’UNICEF demande également à toutes les parties de s’abstenir d’attaquer les infrastructures civiles dont dépendent les enfants, comme les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, les établissements de santé et les écoles.»