Le cessez-le-feu en Syrie devait permettre d’acheminer des biens humanitaires dans les zones assiégées. Mais les convois attendaient en vain les autorisations et ont même été bombardés. Le directeur de l’UNICEF Anthony Lake s’exprime.
Le 19 septembre avant la fin officielle de la trêve, un convoi humanitaire de l’ONU et du Croissant-Rouge syrien a été bombardé dans la région d’Alep. Les camions avaient chargé des bien humanitaires tels que vivres, eau et couvertures pour 78 000 personnes dans la ville d’Urum al-Kubra, au Nord de la Syrie. L’attaque a détruit dix-huit camions et une grande partie des biens humanitaires. Une vingtaine de civils et un collaborateur du Croissant-Rouge ont été tués alors qu’ils déchargeaient les camions.
Stephen O’Brien, coordinateur de l’aide d’urgence des Nations Unies, a condamné très sévèrement cette attaque mardi à Genève. «Toutes les parties en conflit étaient informées du convoi humanitaire et son caractère humanitaire était très clairement signalé. On ne peut admettre aucune explication ou excuse, aucun argument ou justification pour attaquer des personnes courageuses et désintéressées qui apportent de l’aide.» S’il devait se révéler que cette attaque a été dirigée intentionnellement contre les secouristes, il s’agirait, déclare O’Brien, d’un crime de guerre.
L’UNICEF avait préparé des biens humanitaires pour près de 50 000 enfants. «Toute personne douée de conscience ne peut que condamner l’attaque de ce convoi humanitaire à Alep», déclare Anthony Lake, le directeur de l’UNICEF. «Ce convoi transportait des biens humanitaires d’une extrême urgence pour des milliers de personnes en détresse.»
Lake a appelé une nouvelle fois toutes les parties en conflit à respecter leurs obligations dans le cadre du droit humanitaire international, à protéger la population civile et les infrastructures civiles et à assurer aux secouristes un libre accès inconditionnel aux personnes en situation de détresse – quelle que soit la région de la Syrie où elles se trouvent.