La Somalie est au bord de la famine. Voici l’histoire de Khadijo. Elle raconte comment elle a trouvé un moyen de garder ses enfants en vie.
Khadijo Mohamed est âgée de 40 ans. Cette mère de famille est une paysanne de la ville de Dinsoor dans la région de Bay en Somalie. Assise devant sa tente de fortune dans la périphérie de Mogadiscio, elle raconte son périple lorsqu’elle a dû quitter sa région natale au bord de la famine. «Nous étions paysans et vivions une vie confortable dans notre maison. Avant l’arrivée de la sécheresse, nous cultivions du maïs, des haricots et d’autres cultures. Et nous avions des vaches qui nous donnaient du lait», explique Khadijo. «Notre vie dépendait de l’agriculture qui nous fournissait nos revenus et garantissait notre survie. Nous vendions une partie de la récolte au marché et mangions ou stockions le reste.» Comme des milliers d’autres familles dans toute la Somalie, Khadijo a vu ses récoltes s’effondrer, son bétail périr et les réserves d’eau de sa commune s’évaporer. Elle a fui à Mogadiscio à la recherche de nourriture et d’eau pour ses quatre plus jeunes enfants.
En cette période de changement, une relation positive avec les parents et les personnes de référence est primordiale. En effet, une parentalité attentive et aidante est un facteur de protection du bien-être psychologique des jeunes.
«La famille allait bien et nous avions une vie paisible. Puis la sécheresse est arrivée», raconte-t-elle. «Nous espérions de la pluie l’année suivante, mais elle n’est pas arrivée. Nous avons eu trois années de sécheresse d’affilée. Après la troisième sécheresse, nous sommes montés dans une voiture et avons quitté la maison. Nous avons fui en ville.» Le voyage à Mogadiscio a été très dur. Ils n’ont rien eu à manger pendant sept jours et tous ses enfants sont tombés malades. Lorsqu’ils sont arrivés à la périphérie de la ville, Sabirin, la plus jeune jeune de 2 ans, souffrait de malnutrition sévère.
«Sabirin est tombée malade. Je l’ai emmenée au centre de santé de Mogadiscio. Elle pesait alors quatre kilos. Alors qu’elle en pesait cinq avant notre départ. Le personnel du centre de santé nous a orientées vers l’hôpital Banadir où j’ai emmené Sabirin. Elle était maigre et sans force. Quand elle a été hospitalisée, je pensais qu’elle ne passerait pas la nuit.» Khadijo a veillé sur sa petite fille qui luttait contre la mort dans son lit d’hôpital. Ses autres enfants pris en charge par une voisine sont restés dans leur tente de fortune. «J’ai passé neuf jours avec ma fille à l’hôpital Banadir. Ils lui ont donné des aliments nutritifs et elle a pu augmenter son poids de 4 à 5,7 kilos. Maintenant, j’ai l’impression que ma fille est en bonne santé.» Bien que Sabirin se porte beaucoup mieux, elle souffre toujours de malnutrition et est soignée dans un centre de santé soutenu par l’UNICEF. Là, elle continue de recevoir des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi.